à 100km/h direction les découvertes (ariel)

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Wanda se cogne.
Elle se cogne dans un truc parce qu'elle courrait et de toute façon elle regarde jamais où elle va et encore moins où elle marche. Le par terre / sol pourri de son Détroit jamais non plus ne se couvre de ses regards de phare un peu trop illuminé, ou pas assez, ça dépend (des gens).
Ne se couvre jamais et se couvre trop souvent. On sait pas.
Personne ne sait grand chose ici, sur elle, sauf papa, et encore papa il croit des trucs mais au fond les sait pas parce que personne ne sait ne sait ne sait quoi que ce soit à sa vie et encore moins son esprit, surtout pas elle parce qu'elle y réfléchis pas. Sous son crâne y a juste une machine qui tourne un peu trop vite et ça souffle, c'est très beau. Les fumées de ses pensées s'élèvent dans le ciel sous verre de son crâne de peau-bocal et forment des formes qui n'existent pas ou plutôt n'existent que pour elle, des trucs qu'ils ne voient pas ; c'est pour ça qu'ils comprennent pas. C'est tellement plus facile de dire des trucs comme : elle est bizarre Wanda (ou elle est conne).
Mais Wanda elle s'en fout et elle continue de traîner ses bagages de songes éveillés qui teintent un peu (trop) sa réalité et elle se cogne aux choses, c'est comme ça, c'est pas grave.
Hein, c'est pas grave ça.
Pas grave de rentrer dans des trucs surtout à cette heure là, il est pas tard mais il fait (presque) noir, quoi que tout au plus il fait sombre mais tant pis, on s'en fout les gens diront : elle n'avait pas vu. Enfin les gens y en a pas et puis tout le monde s'en fout d'un grand truc blond qui percute des poteaux/arbres qui poussent au milieu des trottoirs comme des millions d'obstacles à sa course vers on sait pas trop où.
Même elle, elle sait pas.
Mais elle fait toujours ça, des trucs qu'on et qu'elle ne comprends pas, c'est un peu aussi peut-être parce qu'elle ne réfléchis pas, ou pas à ça. Fin bon ce soir c'est c'est le soir couleur la mer, c'est le soir couleur Ariel et il devrait y en avoir plus des nuits comme ça où sur le soleil qui s'éteint se dessine son visage de (grand) garçon. Elle l'aime bien, lui. Et puis lui elle le voit, alors, pas loin, juste là, il fait on sait pas trop quoi tout seul dans la lumière de la lune qui n'est même pas encore là, en vrai.
Ça ne va pas tarder. On sait pas.
Elle, Wanda, ne tarde pas à rejoindre l'enfant-nuit-jour et se plantant devant lui laisse choir d'entre ses lèvres un :
- Salut.
C'est super vide et ça fait pas joyeux du tout alors elle sourit.

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j'ai pris avec moi le paquet (plein) de cigarettes qui traîne dans un de mes tiroirs depuis au moins six mois. je crois que c'est un des copains d'emma qui le lui avait acheté, et moi je lui ai piqué un soir où elle était pas là. je lui ai piqué mais je ne l'ai jamais ouvert. je crois que j'ai un peu trop peur de tenir ça entre mes lèvres. j'ai peur d'être consumé de l'intérieur, j'ai peur d'avoir trop de fumée dans mon coeur. pourtant j'ai pas trop peur du feu, j'aime plutôt la couleur des flammes et aussi leur chaleur. peut-être aussi que je veux pas être tout seul quand j'en fumerais une pour la première fois. ça tombe bien parce que je vois wanda qui arrive alors ça se trouve elle voudra bien faire ça avec moi?? je la voit arriver même s'il fait nuit car elle ressemble à la lumière du jour qui fait mal aux yeux quand on les ouvre le matin. - salut. tu vas bien? j'attends pas sa réponse et je lui demande aussi si elle a prévu un truc ce soir. de toute façon on fait jamais vraiment rien comme les autres elle et moi.

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Ariel il a un cœur battant un cœur vibrant avec un enfant dedans qui prend un peu trop de place, comme l’enfant roulé en boule au fond de l’estomac de Wanda parce qu’il est trop grand pour y tenir debout. Wanda et lui c’est deux grandes pousses qui poussent trop vite dehors et pas assez en dedans.
Qui poussent différemment.
En fait c’est pas vraiment que ça pousse trop vite quelque part et ailleurs trop lentement c’est qu’ils ont le corps entre deux dimensions qui savent pas trop trop bien communiquer.
Y a : celui des grands, celui des enfants.
Fin pas vraiment des enfants plutôt celui des grands avec un problème pour grandir, c’est un endroit sympa avec des endroits pleins des rêves de ceux qui les ont jetés dans les cimetières qu’il faut traverser pour se jeter dans le monde adulte. C’est un endroit aussi pour ceux qui ne réalisent pas.
Comme Wanda.
Pour Ariel on ne sait pas, s’il réalise ou pas, mais probablement que lui aussi il voit les trucs différemment. C’est le genre comme Wanda et pas comme Wanda en même temps, parce qu’il y a personne comme elle. Mais il lui ressemble un peu. Parfois. Souvent.
Tout le temps ? tout le temps alors.
Ça lui plait ça, d’avoir un ami comme lui, même si elle ne le dit pas. Elle sait juste un truc c’est qu’elle l’aime bien, le reste et ce que disent les gens sur lui sur elle sur eux sur les enfants les grands la vie la nuit le feu les étoiles le soleil les trucs de l’existence quoi, elle s’en fiche (complètement).
- salut. tu vas bien?
Ariel demande avec sa voix d’océan et elle écarte la question d’un mh mh ou d’un geste de la main ou peut-être d’un rien, on sait pas trop puis de toute façon ici personne ne sait rien et surtout pas eux. En même temps qu’elle chasse le vent il lui demande si elle a prévu un truc ce soir et on peut pas dire qu’il la coupe parce que d’une : elle ne répondait pas et de deux : elle n’allait pas lui demander « et toi, ça va ? » car elle n’y pense pas. Elle est probablement assez égoïste au fond, Wanda.
Elle inspire profondément en posant ses poings fermés au creux de ses hanches.
- Non.
Elle expire alors.
- Fin je sais pas en fait peut-être un truc genre explorer les rues mais j’ai pas hyper envie parce que je crois que je les connais par cœur et puis je l’ai fait y a pas longtemps genre hier ou je sais plus quand. Et toi t’as prévu quoi ?

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je crois que wanda est plus vieille que moi mais en vérité il y a aussi un enfant à l'intérieur d'elle, un enfant de cinq, neuf, douze, vingt ans?? je ne sais pas trop de choses sur elle mais c'est pas grave, je sais qu'avec elle j'ferais des trucs que jamais je ne ferais avec quelqu'un d'autre. parce qu'on vibre un peu trop fort pour les mêmes choses, les étoiles la nuit la folie et tout ça réuni.
je crois aussi que j'ai un peu peur de grandir quand je vois les adultes autour de moi qui fuient leur vie et qui ont plein de problèmes (comme maman). si j'étais scientifique j'aurais déjà inventé une pilule qui nous fait rester des adolescents pour toujours. peut-être qu'on pourrait l'inventer avec wanda, je suis sûr que ça lui plairait.
- moi je pensais qu'on aurait pu faire un jeu, ça te dit?

Sujet: Re: à 100km/h direction les découvertes (ariel)