DUSTY RHÉA
nineteen

i closed my mouth
and spoke to you
in a hundred silent ways

the darkest nights procude the brightest stars.

comme une poupée de porcelaine qui traverse les années, elle passe de main en main, d'homme en homme. une poupée poussiéreuse. elle l'a pas toujours été, dusty. on s'en souvient encore, de l'époque où elle était reluisante. c'était y a pas si longtemps. mais le départ de papa a tout soufflé. le château de cartes, écroulé. l'équilibre fragile, dévoré. le paternel qui s'fait la malle, maman qui s'noie dans l'éther. c'était pas beau à voir. depuis, elle se dérobe dans les rues étroites, s'insinue sur les toits, planquée, le capuchon vissé sur la tête. bonne à rien, elle va pas à l'école. elle erre sur son terrain de jeux, la rue. l'important c'est d'savoir lire et compter les billets. et d'avoir assez d'air, surtout. pour rire à s'en briser les côtes, prendre de grandes bouffées, parce qu'on manque vite d'oxygène, à détroit.

at least we are under the same sky.

difficile à cerner, dusty. elle est imprévisible, va et vient comme un courant d'air. c'est cet électron libre qui débarque chez toi à quatre heure du matin clope au bec et qui repart cinq minutes plus tard. c'est ce chauffard qui a failli te renverser tout à l'heure. c'est cette gamine qui a sauté du pont. l'enfant terrible. elle a un cœur. un organe qui pompe l’hémoglobine et fait tourner. et des sentiments? des sentiments aussi, sûrement. elle en a une belle gamme, même. des nuances qu'elle ne dévoile pas, pas encore : faut croire que les miracles prennent du temps. 

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