AETHRA, VISSER
8TEEN 9TEEN

“Vivre de telle sorte qu'il te faille désirer revivre, c'est là ton devoir.”

le mécano des mots,

papa n'est pas ton père, mama n'est pas ta mère, paulo n'est pas ton frère, mais papa est parti alors tu ne fais pas de remarques.
le maquillage. les paillettes. les plumes. les masques. l'argent. l'alcool. ils font oublier l'existence de reiss le magnifique, reiss le magicien, reiss l'illusionniste, reiss l'arnaqueur, reiss le voyeur, reiss l'alcoolo. il est parti en amérique pêcher d'autres poissons qu'il disait joseph.
et du coup tu en as rêvé de l'american dream,
tu en as rêvé du bout du monde.
tu en as rêvé, tu en as rêvé.
et malgré tout tu savais que ce n'était pas vrai.

papa il n'aimait ni mama, ni paulo, ni joseph, ni la troupe, ni le cirque, ni les clients, ni personne. pourtant il t'a avouée bien t'aimer toi, une fois, en te tendant une centaine de roubles. une vraie visser qu'il disait papa. comme lui à six ans seulement tu savais charmer, détourner, tromper. comme lui à six ans seulement tu savais déjà impressionner, amadouer, subtiliser.
mama elle préférait ses clopes roulées et le vin bien rouge. toi tu ne comptais pas: elle donnait à paulo des tonnes de chocolat, des masses de baisers rouges et des voitures miniatures en quantité. toi t'étais le bébé de moscou que papa avait trouvé en picolant: il t'avait ramenée à sa caravane comme un colis à la poste et avait clamé tout haut que désormais tu étais sa gosse. mama elle était réticente, pas déterminée. et malgré tout elle t'a appris comment te plier en quatre dans une boîte, comment te faire discrète ou encore comment éviter les fausses notes. tu crois qu'elle t'apprécie en fait: c'est bien elle qui t'as inscrite à l'école, qui t'as nourrie et habillée quand papa était trop occupé avec d'autres femmes. c'est bien elle qui se vantait de ton existence devant les riches clientes et qui prononçait ton nom comme celui d'une rose pour faire plus de profit.
paulo il était pas compliqué: il pouvait tout te faire, tu pouvais tout subir. en même temps tu étais théa l'idiote, théa nullos, théa mocheté, théa sa petite soeur quoi. paulo c'est le genre de frère qui sait pas c'qu'il veut. un jour c'est démerde-toi et le lendemain c'est faut s’entraider. une fois pourtant il t'a portée sur son dos alors que tu t'étais cassée la gueule sur le gravier. c'est même lui qui t'as fait pour la première fois traverser le chapiteau sur un fil.

le métallo au méga flow.

et là maintenant aethra t'as plus personne. ici c'est les états-unis et t'as ni la majorité ni les dollars ni les papiers. ton vieux portable n'a plus de batterie et le seul pote que t'as réussi à te faire depuis trois jours c'est un vieux moustachu crasseux qui récupère tout ce qu'il peut revendre. heureusement que la soupe populaire existe.
sinon ça va faire près d'une semaine que tu t'es fait voler ta valise. à part le contenu de ton sac à dos, quelques ridicules snacks, ton porte-feuille vide et les fringues que tu portes, t'as plus rien. tu dors souvent dans les parcs et tu pries pour la pluie. le jour tu te poses dans les rues fréquentées et tu fais tes petits tours de passe-passe pour épater la galerie et récolter du cash; le plus souvent tu préfères jouer les pickpockets. la nuit tu repères et tu crochètes des portes. quand tu veux faire le plein avant de bouger de trou perdu, tu voles souvent dans les stations services. mais tu es vachement plus douée pour fuir les autorités: sauter sur les bennes à ordures, escalader les murs et sauter de toit en toit, c'est ton kiff.
et là tes pieds atterrissent à détroit. ton cul se pose sur un banc à moitié dégommé et tes jambes se croisent. tes lèvres laissent échapper un soupir avant d'engloutir les restes d'un hamburger déjà entamé. le vieux cuir de ton porte-feuille dégage des odeurs de nostalgie; tu en sors soixante-quinze dollars tout froissés que tu commence à compter.
et tu en rêves de l'american dream,
tu en rêves du bout du monde.
tu en rêves, tu en rêves.
et malgré tout tu sais que ce n'est pas vrai.

+:

Aethra Visser a écrit:

(par contre t'avais pas répondu à mon dernier post en tant qu'invité donc bon j'ai quand même pris les initiatives en m'inscrivant).

désolée j'ai eu une semaine chargée, j'avais absolument pas vu...

Johnny Carr a écrit:

bienvenue

Ariel Blue a écrit:

désolée j'ai eu une semaine chargée, j'avais absolument pas vu...

Milan Azzari a écrit:

bienvenue, jm bcp zardo  
(et visser, est ce que c'est une référence à yolandi de die antwoord.
si oui, c'est la méga classe)

Emma Blue a écrit:

cébo. mais je lirai quand y aura plus d'écrit ofc. bienvenue chez toi.

Moka Mendoza a écrit:

bienvenue jolie !!

Camille Tousignant a écrit:

bienvenue  

Noé Mosca a écrit:

o lala ce pseudo et cette bouille!! bienvenue

Ben Clazzi a écrit:

cette citation trop belle
bienv'nue chez nous

Nana Salmon a écrit:

oh dieu que la zadro est magnifique
bienvenue jolie, hâte de te lire !

Aethra Visser a écrit:

Ariel Blue a écrit:

désolée j'ai eu une semaine chargée, j'avais absolument pas vu...

no problem, je comprends. mais du coup, tu as lu ce que j'ai écrit ?

ouioui et je suis d'accord avec le lien que tu proposes