Elle est partie trois jours, le ciel lui est tombé sur la tête. Quitter Détroit, pour quelle folie encore Rizzo ? Six kilos de sable sur les épaules, faut dire que le marchand a été généreux, elle est allée piller ‘les catacombes’ de la famille de ses voisins. (dingue, mais ça a servi a rien, pas moyen de bouger le socle, à croire qu’on vit pas dans le monde de Lara Croft.) Maintenant les yeux éclatés sous la lune qui monte, elle a quelques pets aux doigts pour s’être battue. Le matou était pas bien accueillant, puis manquait un zéro à la note, fort heureusement il lui restait un peu de cristal. Elle voyait pas clair, en passant les rues occupées à lui envoyer des feuilles épuisées contre ses chevilles. Fox allait tomber, elle touche son poignet et feule. Un renard, le poignet pété, Fox, il tient pas dans le poulailler. Si elle rentre à la maison, sûr qu’elle se fera gueuler. En attendant les six kilos lâchés au sol clamsent autant qu’elle. Tiens il fait noir ici.

Terreur nocturne qui s’installe entre la nuit et les hommes, les petits courageux de Détroit, c’est Cesar, c’est ceux aux genoux qui tremblent, la nicotine pendue aux lèvres, ou oubliée au fond de la poche. Il y a des mots qui se perdent, son rire d’étoile résonne sous la chapelle. Ici on mariait les amoureux, maintenant la belle arène sert de repère au plus demandant. Un lion parmi les amants. Il a cet accent fatigué, l’humour intact, ça l’appelle, ça lui dit d’arrêter de tanguer. Fox Rizzo n’est pas bateau ivre. - Ta Maman t’a jamais appris que c’était mal de se moquer ? Doucement, elle a remué, comme un poisson, qu’aurait pas assez d’eau dans son bocal. Elle si sauvage, elle est brutale, dans sa fatigue. De sa main la plus calme, (l’autre est en transe intersidérale) Rizzo allume le premier rêve et prend des airs d’animal en colère. - T’es insomniaque ou c’est comment, Cesar ?