| Sujet: do you remember the good old days before the ghost town ? Sam 4 Avr - 15:03 | |
| hiro BJÖRKvingt-et-un ans
Hiro, juste Hiro, il en faut pas plus que ça pour laisser échapper, ça et là, quelques murmures qu'on distingue très peu du silence habituel ; celui qui endort du matin jusqu'au soir et du soir jusqu'au matin la misérable cité. Elle n'a plus l'air de souffrir, aujourd'hui, son dernier souffle s'étant perdu entre les pierres grises qui constituent ces immeubles délaissés, vous savez ceux qui semblent si fragiles, qu'on verrait presque trembler à chacune de ces brises plus violentes en automne, qu'on imagine s'écrouler lorsqu'on vient se pousser contre leurs murs, dans l'ardeur de l'instant, mains qui s'échappent et un air commun qu'on savoure, qu'on dévore. Mais on est plus à ça près, des corps contre les façades un peu ternes, on voit ça tous les jours n'est-ce pas. Parfois même ils s'y écrasent, coulent jusqu'au sol à la manière de la pluie qui vient frapper et engloutir les traces qu'ils auraient pu y laisser. Et puis ils disparaissent. C'est très facile de disparaître à Détroit. Personne ne vient à l'idée de vous chercher parce que tout le monde part du principe que vous avez, comme tous les autres, décidé de partir, d'aspirer à une vie plus blanche, plus réaliste. Plus concrète. Ici, on peut vivre sans exister, et c'est probablement ce qu'il préfère dans cette ville.
Elis, je t'écris ces quelques lignes en espérant qu'elles vont te revenir, et que tu n'es pas encore parti te perdre dans un autre coin abandonné de la ville. J'espère que tu vas bien. Ton père et moi avons emménagé à Ann Arbor, tu sais la ville où vit ta tante ? Je t'ai inscris l'adresse au dos de la lettre, si jamais te venait l'envie de venir nous voir, n'hésite pas. Je sais que j'aurais pu me contenter d'un mail pour prendre de tes nouvelles mais... c'est vraiment important. Je sais que tu te plais à Détroit, je le sais bien. Tu as grandi ici, tu t'y sens bien, c'est ton chez-toi, c'est le notre aussi. Mais tu vois bien que les choses ne vont pas en s'arrangeant, tu vois bien que ça ne deviendra jamais comme avant. Les gens vont continuer à partir, la ville ne fait que se vider davantage et tu ne peux rien faire pour changer cela. C'est pas une solution d'avenir, Elis, tu n'iras jamais loin si tu te cramponnes à tes souvenirs. Où veux-tu trouver du boulot, là où il n'y a personne, et où personne ne veut aller ? Et si tu penses errer dans les rues et dormir sous des toits qui pourraient s'effondrer d'un instant à l'autre, tu fais une grosse erreur. C'est devenu dangereux pas là bas, plus grand monde ne contrôle ce qu'il s'y passe, je sais quelles sortes de personnes fréquentent ces endroits abandonnés, elles pourraient te perdre. Surtout ne t'en approches pas, s'il te plaît. Après tout, je ne peux pas te forcer, si tu veux rester à Détroit, restes-y. Mais par pitié, fais attention à toi. Ne les laisse pas t'embarquer dans des histoires malhonnêtes, on sait jamais ce à quoi cela va mener. Elis, sache que notre porte t'es toujours ouverte, peu importe ce qu'il t'arrive, tu pourras toujours compter sur notre aide. Tu me manques énormément. J'espère que tu passeras, n'oublies pas, on a de la place chez nous, au cas où tu changerais d'avis. Je t'aime fort, ta mère.
Et le soleil se couche à nouveau, las d'aider les immenses bâtiments à se tenir droit. Ce n'est pas à la ville qu'il tient le plus, ni aux souvenirs de lui, une douzaine d'années plus tôt, tapant dans un ballon sous l'ombre des bouleaux du grand parc à présent abandonné.
‘‘This town, is coming like a ghost town All the clubs have been closed down Bands won't play no more too much fighting on the dance floor
This town, is coming like a ghost town Why must the youth fight against themselves? Government leaving the youth on the shelf No job to be found in this country Can't go on no more The people getting angry
Do you remember the good old days ?’’
Hiro fait de sa vie un déroulement de conséquences auxquelles il ne prête pas attention, trop épris par la beauté du coucher de soleil, entre autres. Insouciant, car il n'y a plus de quoi se soucier, ici. Irresponsable, comme il a toujours souhaité l'être. Ce qu'il vit dans Détroit, il ne pourrait le vivre nul part ailleurs. Chaque instant, il le savoure, s'en imprègne et s'en défait aussitôt. « Ça fera cent balles. » Hiro, juste Hiro, il n'en faut pas plus pour le situer. - +:
pseudo: Lara un petit long mot?: je sais pas comment j'ai atterri ici mais le design est bandant et vous écrivez comme des dieux donc je reste ( bon une certaine dealeuse y est peut être aussi pour quelque chose mais ) ♥ - Code:
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David Prat / Hiro Björk
Dernière édition par Hiro Björk le Sam 4 Avr - 19:19, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: do you remember the good old days before the ghost town ? Sam 4 Avr - 19:43 | |
| tss arrête un peu toi ( ça veut dire merci ) ♥ |
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| Sujet: Re: do you remember the good old days before the ghost town ? | |
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