les gouttes d'eau tombent du ciel et s'écrasent par terre, de façon irrégulière, libres le temps de leur chute.
noé lève sa tête vers ciel, lui offrant son visage.
l'eau cascade le long de son nez, puis dévale ses joues,
ses yeux sont fermés derrière ses lunettes de soleil.
(il a soudainement commencé à pleuvoir, c'est pour ça qu'il a ses lunettes sur le visage, lorsque le soleil étirait ses rayons sur le ciel tapis de gymnastique),
et c'est pour ça qu'il traîne au milieu du parc,
les narines remplies de l'odeur du bitume hydraté.
ses pieds tapotent dans une flaque d'eau, ça fait plic, ça fait ploc,
et ça le fait rire. il sait pas pourquoi.
noé, il a pas l'habitude de rire,
et pourtant, ses cordes vocales usées vibrent,
avec sa cigarette toute mouillée, jamais allumée, qui s'échappe presque de ses lèvres,
de sa bouche s'enfuit un son qui adoucit sa langue et ses pensées amères.
avec le ciel qui pleure (mais pourquoi il pleure? on s'amusait bien ensemble),
noé, il a l'impression qu'il pourrait rester là toute sa vie.
avec l'asphalte cassé, avec le froid qui transperce sa veste trempée et sans capuche, avec les gouttes d'eau qui font du parachute sur son visage.
noé, d'habitude si calme, aujourd'hui si occupé qu'il n'a pas senti l'odeur de fumée derrière lui.