| Sujet: la délicatesse ça tient à une mâchoire brisée en moins. Mer 1 Avr - 14:15 | |
| Fox, Rizzopeut être dix-neuf ans
Pour les nuits qui finissent et ne se laissent pas couler faibles au sol. Il faut le jour. Il faut oublier que notre monde s'est arrêté, Rizzo. Il faut recommencer, au début, jouer les mécaniques, qui s'enchaînent, qui reprennent sur des accents butés. Mais ce n'est rien, Rizzo, Rizzo même si les mondes s'arrêtent, existe encore. Existe Rizzo. Toi tu es si grande, Rizzo. Parfois, Rizzo, elle dévisage les feux qui ne passent plus, ni vert, ni rouge, ni entre-deux. Rizzo, Rizzo le monde est bien seul, j'crois qu'il ne sait plus respirer, si seul. Il a son moniteur, ses bip-tch incessants qui te coupent l'air, dans les bonbonnes. Mais Rizzo débranche-le, rebranche-le, anime ou réanime, pourvu qu'tu l'sauves. Et la ville, tu l'aimes, pas vrai qu'tu l'aimes, Rizzo ? Ah, t'aurais pas la bassesse de l'enterrer, tu peux pas. C'est pas ta charogne, le cercueil, il est géant. Toi. T'as tendance à oublier qu'il tourne plus, sur tes sièges synthétiques, ta musique, elle t'avale. De toute manière c'est pas les gueules d'acier qui te sauveront, de toute façon t'aimes trop te rejouer les scènes déchirantes des tragédies grecques. De toute façon, Rizzo, c'est une tragédie grecque. Prendre une machine pour remonter l'temps ça suffira pas, rien sera assez, de toute façon c'les fantômes qui siègent sur le macadam et c'est les silhouettes qui savent plus se distinguer des draps. Rizzo elle est intelligente, Rizzo elle s'doute, que y a des monstres sous leurs matelas, elle l'ouvre pas c'est tout. Tant pis pour la trouille, tant pis pour les néons qui s'brisent dans leur emballage, tant pis pour les poussières dans l'œil, tant pis pour ceux qui disparaissent, personne n'a été là avant. Personne reste, tout le monde part un jour.
Les rues ne savent pas attendre, reculent, elle est la pie dans ces rues qui récolte le cauchemar emballé d’espoir au pied des cadavres. Rizzo. Rizzo c’est une fugitive, une âme noyée sous les décors en perdition de la cité. Dans ses rêves reviennent les souvenirs d’une ville aimée, d’une ville brillant de tous ses feux, qui s’exaltait, se réinventait. Detroit ce n’était pas le centre du monde, pas plus que ça n’emballait les foules, mais elle n’a pas voulu s’en aller. Personne n’a voulu s’en aller. Son tablier parfait lui sert, dans son labo de meth, le masque sur le visage, pillant les dernières usines, cherchant les derniers trésors; et alors vit-elle encore son aventure. Son amant, ce n’est pas le ciment, pas plus la peinture qui recouvre les murs, son amant; c’est Survivre avec un grand S. Parcourir les allées à vélo, rire des visages qui se décomposent sous sa vitale danse désarticulée, à souffler de la poudre de fée aux faciès désespérés. Mais tous ici, Rizzo y compris, devraient apprendre à allumer les astres, à raviver les enseignes d’un œil levé sur elles, à ne pas oublier que dans l’absurde passé qui faisait battre l’essence de leur ghost machine, il y avait de quoi recommencer. Trop tard. Et elle s’emporte pour un rien, Rizzo.
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pseudo: Agape un petit mot?: ahahhahh. c'est que ça s'effondre, cette ville ! - Code:
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son chae eun/ fox rizzo
Dernière édition par Fox Rizzo le Sam 4 Avr - 14:05, édité 1 fois |
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Rosa FletcherMESSAGES : 218
| Sujet: Re: la délicatesse ça tient à une mâchoire brisée en moins. Mer 1 Avr - 14:35 | |
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| Sujet: Re: la délicatesse ça tient à une mâchoire brisée en moins. Mer 1 Avr - 17:22 | |
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| Sujet: Re: la délicatesse ça tient à une mâchoire brisée en moins. | |
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